6 13.11.2023
Événements –– Recyclage –– Population –– Points de collecte & communes
À ce jour, comment et où sont bouclés les circuits en Suisse? Quelles sont les attentes de la politique vis-à-vis de l’économie en matière de fermeture des circuits? Et quelles sont les données disponibles sur les emballages durables? Ce sont ces questions, ainsi que d’autres, qui ont été au cœur des discussions menées par des spécialistes de la branche à l’occasion de la cinquième édition du forum Économie circulaire du 9 novembre dernier.
«Pour une fois, c’est ‘tourner en rond’ que l’on souhaite»
En ouverture du forum, la conseillère nationale Susanne Vincenz-Stauffacher s’est montrée satisfaite que, pour une fois, les souhaits de la politique envers l’économie aient été au centre des débats – et non l’inverse.
Elle attend de tous les acteurs et actrices de la chaîne de valeur qu’ils et elles s’engagent activement à mettre en œuvre une économie circulaire durable – que ce soit par une responsabilité claire en ce qui concerne les produits et leur retour dans le circuit, ou par le développement d’innovations.
Pour une fois, ce que l’on souhaite dans ce domaine c’est que l’on tourne en rond ensemble, a-t-elle ajouté avec un sourire, avant de céder la parole à Julia Beyer. Cette conseillère clientèle de Vögeli a montré le long chemin de son entreprise vers la durabilité – dont la fermeture du circuit n’est qu’une étape supplémentaire. Pour réussir, il est important de coopérer et d’avoir le temps d’échanger avec d’autres parties prenantes. Seule cette approche permettra de penser les circuits dès le départ et de les boucler efficacement.
Julia Bachmann, coresponsable du Sustainability in Business Lab (sus.lab) à l’EPF Zurich, a ensuite donné un aperçu de la science et montré pourquoi des mesures et une base de données transparente sont essentielles pour atteindre les objectifs d’emballage fixés. Cela permet également de mettre en évidence des potentiels d’optimisation que l’industrie n’aurait pas identifiés sans une base de données claire. Si l’on conditionnait par exemple les épices dans des sachets en plastique plutôt que dans du verre à usage unique, on pourrait atteindre une réduction de 75% d’éqCO2. Ou si, dans le secteur des produits d’entretien, les flacons pulvérisateurs en plastique à usage unique étaient remplacés par des pastilles déshydratées, il serait possible de réduire jusqu’à 90% l’éqCO2.
Création d’une organisation sectorielle pour le recyclage des matières plastiques et des briques à boissons
Le premier bloc s’est terminé par un aperçu de la direction que prend le projet «Collecte 2025». Dans le cadre de ce projet, des organisations de toute la chaîne de valeur œuvrent à la création d’une économie circulaire pour les emballages en matière plastique et les briques à boissons.
Afin de réaliser cet objectif ambitieux, il est prévu d’implanter un système de recyclage harmonisé à l’échelle de la Suisse pour lesdites catégories d’emballage. La création fin novembre de l’organisation sectorielle compétente constitue une étape importante vers la réalisation de ces objectifs.
«L’économie circulaire doit contribuer à des objectifs supérieurs»
Après ce premier bloc, une table ronde a réuni la conseillère nationale Susanne Vincenz-Stauffacher, Catharina Bening de l’EPF et Melanie Haupt, membre du comité de Circular Economy Switzerland. Elle a été le reflet de différents points de vue des milieux politiques, scientifiques et économiques sur le statu quo et l’avenir de la mise en œuvre de l’économie circulaire en Suisse.
Les personnes ayant participé au débat ont souligné qu’une économie circulaire durable ne peut être une fin en soi, mais qu’elle doit contribuer à des objectifs supérieurs tels que la protection de l’environnement ou la préservation des ressources.
Ce sujet étant parvenu jusqu’à la Berne fédérale, désormais, ce sont les PME et la population qui doivent être entrainées sur cette voie, par exemple par des systèmes d’incitation, explique Catharina Bening. À ce jour, selon le Swiss Circularity Gap Report, la circularité atteint 7%. «Nous devons être mieux placés dans dix ans, et nous sommes heureux de contribuer à atteindre cet objectif», se sont accordées à dire les personnes ayant participé à la table ronde.
Les participants et participantes de la place de marché ont ensuite été informé(e)s des nouveautés des plateformes thématiques en cours de la Plateforme économie circulaire et de la manière dont va se poursuivre le partenariat avec Swiss Recycle.
À compter de 2024, la Plateforme économie circulaire va être intégrée à l’organisation faîtière Swiss Recycle, ce qui permettra d’élargir le partenariat. Désormais, en plus des réunions des plateformes thématiques et des webinaires, des «petites faims de savoir» régulières, des manifestations d’impulsion, une boîte à outils et à connaissances ainsi qu’un lunch annuel seront proposés pour permettre le réseautage. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur www.swissrecycle.ch/partnerschaft (toutes les offres sont uniquement actuelles en allemand).
La soirée s’est terminée autour d’un apéritif, qui a été l’occasion d’échanges passionnants sur les thèmes de la journée.
Un forum terminé en appelle un autre: le prochain forum Économie circulaire aura lieu le 5 novembre 2024. Mais avant cela, c’est le Congrès sur le recyclage, plus grand rendez-vous de la branche réunissant plus de 350 personnes, qui est à venir à Bienne le 26 janvier 2024.
Pour de plus amples informations sur les événements de Swiss Recycle: www.swissrecycle.ch/fr/agenda