Emballages à base de fibres: état des lieux et perspectives

Briques à boissons: une solution est en vue

En ce qui concerne les briques à boissons, une solution est en train d’être mise en place en Suisse. Elles vont être collectées avec les emballages en plastique au sein d’un sac mixte pour ensuite être triées et recyclées. Les briques à boissons comportent plusieurs couches (fibres, plastique, aluminium), présentent un degré élevé de recyclage d’un point de vue technique et, à l’étranger, sont recyclées dans des installations spécialisées à cet effet.

Les fibres issues des briques à boissons sont aujourd’hui déjà transformées en produits secondaires de qualité élevée comme des boîtes en carton ou des rouleaux de papier. Le polyéthylène et l’aluminium qui s’y trouvent sont également recyclés et utilisés pour fabriquer des produits neufs comme des distributeurs de savon.

Seuls environ 10% de ces emballages sont actuellement collectés en Suisse pour être recyclés. La nouvelle solution sectorielle RecyPac devrait améliorer ce taux, l’objectif étant d’atteindre un taux de recyclage de 70% d’ici à 2030.

L’Association pour le recyclage des briques à boisson Suisse propose en collaboration avec FCBA une norme pour la recyclabilité des emballages à base de fibres. N’hésitez pas à contacter l’association pour obtenir plus de détails à ce sujet.

Autres emballages à base de fibres: défis et opportunités

Les innovations technologiques donnent naissance à de plus en plus d’emballages légers à base de fibres qui remplacent la matière plastique ou y sont combinés. Les politiques, telles que le règlement européen sur les emballages et les déchets d’emballages (PPWR), encouragent cette évolution à tendre vers des emballages recyclables contenant une faible teneur en plastique (< 5%).

Toutefois, il n’existe actuellement pas de chiffres précis sur le volume d’emballages en Suisse. Si l’on se tourne vers l’Allemagne, on constate qu’elle a produit environ 308 700 tonnes d’emballages composites en papier et en carton en 2021.

L’un des problèmes de la valorisation est toutefois la pureté de la fraction collectée. Comme les emballages légers à base de fibres sont souvent combinés à du plastique ou présentent des salissures, ils ne conviennent pas aux broyeurs standard existants pour le papier et le carton et perturbent le processus de recyclage. La Suisse les considère donc actuellement comme des erreurs de tri dans le flux de papier classique et valorise thermiquement la plupart d’entre eux (cf. Livre blanc Recyclabilité des emballages en papier et en carton).

Compte tenu de l’augmentation de ces emballages, des évolutions technologiques, des efforts en matière de D4R et en vue de protéger le flux de collecte de papier et de carton qui, jusqu’à aujourd’hui, est de grande qualité, il convient donc d’évaluer ce qu’il doit advenir de ces emballages légers. Il s’agit d’examiner sous quelle forme une collecte élargie (par exemple via les filières existantes) et une valorisation de ces emballages sont possibles et judicieuses.

Synthèse et étapes à venir

En vue d’améliorer la recyclabilité des emballages légers en papier et carton (sauf briques à boissons), Swiss Recycle a lancé, en collaboration avec realcycle, un projet sur la recyclabilité réelle de ces emballages. Ce projet dresse l’état des lieux et développe des scénarios d’avenir ainsi que des recommandations pour la recyclabilité réelle de ces emballages en Suisse.

L’objectif est de formuler des recommandations concrètes pour la gestion de ces emballages en Suisse, qui sont aujourd’hui en grande partie incinérés.