Les idées reçues sur l' économie circulaire et la vérité (Kopie 1)

5      06.10.2021

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Lorsqu’il s’agit de l'économie circulaire, les idées fausses ont la vie dure dans l’esprit des gens. Nous vous présentons ci-après les dix idées reçues les plus courantes et ce qu’il en est vraiment.

Idée reçue n° 10

«L’économie circulaire est équivalente à un développement durable de l’économie.»

Bien que l’économie circulaire soit souvent assimilée au développement durable, les deux ne sont pas forcément synonymes. En effet, pour que la croissance économique soit découplée de la consommation de ressources dans l’optique d’un développement plus durable, il ne s’agit pas uniquement de fermer tous les circuits, mais de tenir compte des trois dimensions de la durabilité (écologie, société et économie), des effets de rebond (lorsque l’efficacité des ressources conduit à plus de consommation et, partant, à des impacts négatifs sur l’environnement) et des conflits d’objectifs (entre les dimensions de la durabilité, entre les coûts, la qualité et la convenience, etc.).

Certains aspects de la prévention, par exemple renoncer à produire le produit ou prévenir la production du déchet, sont décisifs.

Idée reçue n° 1

«L’économie circulaire, c’est du recyclage en circuit fermé.»

Ce n’est qu’en partie vrai. La gestion en circuit fermé incluant du recyclage est importante car une qualité élevée des matières premières secondaires est capitale pour induire une utilisation judicieuse et la demande correspondante. L’économie circulaire implique également des ressources régénératives et des matières permanentes. En outre, l’économie circulaire va au-delà du recyclage: la réutilisation, le partage et la réparation ne sont que quelques solutions pour fermer les circuits.

Idée reçue n° 2

«En Suisse, rien n’est fait en matière d’économie circulaire.»

Du fait du niveau de vie élevé en Suisse, la consommation des ressources est au-dessus de la moyenne (source: OFEV). L’économie circulaire a le pouvoir de renverser la tendance.

Depuis un certain temps, de nombreuses initiatives liées à l’économie circulaire émergent. Dans le cadre de la plateforme / de l’alliance, l’industrie travaille par exemple à l’optimisation de la recyclabilité. Diverses directives sur la conception pour le recyclage ont été élaborées et l’accent a été placé sur un système d’indicateurs / tableau de bord prospectif 2030 global.

Certains circuits sont déjà (en partie) fermés aujourd’hui. Plus de la moitié des déchets urbains font l’objet d’une collecte sélective et d’une valorisation matière. En 2018, presque 70% des matériaux de déconstruction tels que le béton, le gravier, le sable, l’asphalte et la maçonnerie ont été revalorisés. (Source: OFEV).

Le principe de l'économie circulaire est également de plus en plus pris en compte dans les entreprises, et les idées et modèles commerciaux innovants trouvent un écho favorable.

Néanmoins, il y a encore beaucoup de potentiel vers le haut et il reste beaucoup à faire. Sous la rubrique recommandations d'action, vous trouverez des possibilités de mise en œuvre dans votre entreprise ou en tant que personne privée.

Idée reçue n° 3

«Le plastique est mauvais et il faut l’éviter au maximum.»

Le plastique présente des avantages et des inconvénients. Il est léger, déformable, résistant à la chaleur et d’application flexible. Ces propriétés permettent, par exemple, des économies de CO2 dans les transports (logistique optimisée). Par ailleurs, un emballage en plastique est parfait pour conserver les aliments (réduction des déchets alimentaires). Ainsi, le bilan écologique d’un emballage alimentaire représente le plus souvent moins de 5% de l’impact environnemental total du produit. Le produit lui-même est beaucoup plus important. Au total, la fonction de protection d’un emballage, en protégeant son contenu, réduit plus de CO2 qu’elle n’en consomme.

La question est également de savoir où les emballages usagés atterrissent ensuite. La Suisse dispose d’un système de gestion des déchets qui fonctionne bien et d’un littering relativement faible. Les produits et emballages non recyclables sont dans leur grande majorité valorisés thermiquement. Cela permet d’éviter que le plastique ne soit exporté et mis en décharge à l’étranger, voire atterrisse dans l’environnement.

À long terme, les emballages ou les produits en plastique devraient idéalement être conçus de manière à ce qu’il soit possible de les recycler (conception pour le recyclage) et d’utiliser, chaque fois que possible, de la matière recyclée de haute qualité. Aujourd’hui, les emballages en plastique contiennent souvent des additifs ou des composites issus de différents types de plastique qui ne peuvent plus être séparés ultérieurement et qui, par conséquent, ne peuvent pas être recyclés de manière judicieuse. Un système de recyclage peut également être élaboré pour une recyclabilité donnée, permettant le recyclage répété des produits (p. ex. bouteilles à boissons en PET).

Vous trouverez de plus amples informations sur les emballages en plastique sur le site Web de l’OFEV et dans sa fiche explicative.

Idée reçue n° 4

«Les emballages sont superflus.»

Les emballages sont superflus pour le consommateur dès que leur contenu a été consommé.

Avant cela, ils possèdent cependant de nombreuses fonctions: ils protègent les produits, facilitent la manipulation, transmettent des informations et optimisent la logistique (transport et stockage).

Pour une évaluation écologique complète des emballages, l’intégralité du cycle de vie (circuit des matériaux, utilisation et valorisation) doit être prise en compte. La fonction de protection dans la phase d’utilisation, en particulier (p. ex. réduction des déchets alimentaires, prévention des défauts de produits) est, dans de nombreux cas, l’aspect le plus important dans un bilan écologique. En outre, l’emballage et le produit emballé doivent s’entendre comme un système global et tous les impacts environnementaux pertinents doivent être pris en compte.

Idéalement, les solutions d’emballage doivent allier une excellente protection du produit, une efficacité élevée des matériaux et une bonne recyclabilité. Cependant, il existe souvent des conflits d’objectifs dans ce domaine, dont il convient de tenir compte dès la conception. 

Idée reçue n° 5

«Les emballages en papier, c’est mieux que les emballages en plastique.»

Le papier, ce n’est pas forcément mieux que le plastique. Il y a lieu de comparer les applications concrètes. Le plastique est très léger et nécessite donc moins de matière. Le papier est biosourcé, donc renouvelable. Toutefois, sa fabrication nécessite de l’eau et de l’énergie.

La consommation d’énergie et de matière requise pour sa production est décisive, tout comme la composition des matériaux, la recyclabilité et le comportement des consommateurs. Par conséquent, la circularité d’un emballage ou d’un produit doit toujours être considérée dans son intégralité.

Certains emballages de papier et de carton ne sont pas recyclables, p. ex. en raison de leur revêtement (produits surgelés) ou parce qu’ils sont souillés après usage (cartons à emporter, cartons à pizza). Pour de plus amples informations sur la liste des avantages et des inconvénients du recyclage du papier, voir ce lien de l’Association Recyclage Papier + Carton

Idée reçue n° 6

«L’économie circulaire n’est pas intéressante (financièrement).»

Faux. L’économie circulaire est une opportunité et présente un intérêt tant pour les entreprises que pour les consommateurs ou l’économie nationale dans son ensemble. Pour les entreprises, cela peut néanmoins requérir d’importants ajustements. L’ancrage stratégique est donc d’autant plus important (voir Atelier).

Via de nouveaux modèles commerciaux (voir Options d’action pour les entreprises), une moindre dépendance aux fournisseurs et aux chaînes mondiales de création de valeur, une plus grande sécurité des ressources, des baisses de coûts et d’émissions, des innovations et la création d’emplois et de nouveaux marchés, l’économie circulaire recèle un important potentiel écologique, mais aussi économique.

L’économie circulaire est également intéressante pour les consommateurs. Les produits se conservent plus longtemps, sont réparables ou réutilisables. À travers de nouveaux modèles commerciaux (louer au lieu d’acheter, p. ex.), l’accent est placé sur l’utilisation plutôt que sur la possession.

Idée reçue n° 7

«L’économie circulaire fonctionne en théorie, mais pas en pratique.»

C’est le contraire: l’économie circulaire est fortement axée sur la pratique. Alors que dans la théorie, sa définition reste encore à préciser, il existe dans la pratique de nombreux exemples de mise en œuvre qui fonctionnent depuis des années, des magasins d’occasion au recyclage traditionnel, en passant par les brocantes, les plateformes de partage et les repair cafés.

Idée reçue n° 8

«En tant que consommateur / particulier, je ne peux pas contribuer à l’économie circulaire.»

Chacune et chacun peut contribuer à l’économie circulaire en prenant des décisions de consommation durables.

On peut par exemple réparer, partager et réutiliser des objets ou des appareils. Des décisions d’achat responsables, p. ex. pour des produits ou des emballages en matière recyclée, contribuent aussi à l’économie circulaire. En triant et en recyclant des produits devenus inutilisables, on contribue aussi à fermer le circuit.

En outre, on peut aborder activement le sujet dans son entreprise, auprès d’amis ou de membres de sa famille pour les sensibiliser et faire émerger de nouvelles idées novatrices et des processus plus circulaires.

Idée reçue n° 9

«Pour pouvoir mettre en œuvre l’économie circulaire, il faudrait que tous les matériaux soient recyclables.»

Le recyclage fait partie de l’économie circulaire et un système de recyclage qui fonctionne est sans aucun doute une condition préalable. Mais cela ne veut pas dire que l’économie circulaire ne commence qu’à partir du moment où tous les matériaux sont recyclables à 100%. Dans certains cas, il n’est pas non plus judicieux de recycler tous les matériaux dans leur intégralité. La valorisation matière ne doit être privilégiée que si elle est judicieuse sur les plans écologique et économique.

Les idées sous-jacentes à l’économie circulaire pourraient aussi s’appliquer à des moments totalement différents, par exemple au moment de l’utilisation. En réutilisant ou en réparant un produit, on en prolonge le cycle de vie. 

Ces réflexions globales sont importantes dans la voie vers une économie circulaire durable.

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